"Votre robe est très, très courte"

Bonjour la blogo!

Je vous retrouve aujourd'hui pour un petit billet humeurs, cela faisait un petit moment n'est-ce pas ? 

Vous allez dire que je ne pense qu'à ça mais une fois de plus, je vais aborder le sujet ô combien fâcheux de la longueur de nos jupes/robes. Cette fois-ci, dans un contexte assez différent toutefois car je n'ai pas été victime directement mais j'ai pu assister (en premières loges) à un acte de sexisme et de slut-shaming ordinaires. Et je peux déjà vous assurer d'une chose: même lorsque l'on est pas visée, ça fait mal.

Petit topo. J'ai rendez-vous vendredi dernier avec ma meilleure amie pour une visite d'appartement. Elle cherche à emménager avec son copain et, ce dernier n'étant pas disponible pour la visite, elle me propose de l'accompagner. J'accepte évidemment, pour lui rendre service, mais aussi parce que je n'ai jamais fait de visite d'appartement auparavant et je m'imagine déjà jouer les Stéphane Plaza avec elle (oui j'adore les clichés).  

Nous avons donc rendez-vous à 14h tout pile avec Madame l'Agent Immobilier pour une visite groupée. Nous sommes un groupe de six personnes à vouloir visiter un appartement d'une trentaine de mètres carré. Pour faciliter les choses, nous nous divisons en trois groupes de deux. Mon amie et moi sommes les dernières à passer. 

Arrive enfin notre tour. Madame l'Agent Immobilier nous fait entrer et je vois que mon amie est tout de suite conquise par l'appartement. Il est spacieux, assez bien aménagé et rassemble beaucoup des critères qu'elle recherche. Les locataires actuels étant là pendant la visite, mon amie en profite pour leur poser, en toute sympathie, quelques questions sur l'appartement: le chauffage, l'humidité, le voisinage, les meubles et ce genre de petites choses. Jusque-là, tout va bien. Puis, (attention, tout va basculer) mon amie a le malheur de se pencher pour regarder par la fenêtre et là, le DRAME ABSOLU se produit: elle porte une robe courte et nous voyons la marque de ses collants apparaître... Pendant à peu près une demi seconde. 

Bon aller, je veux bien vous l'accorder: comme "drame", on a déjà vu pire, hein? Après tout, ça arrive à tout le monde, non? 

Visiblement, Madame l'Agent Immobilier n'est pas d'accord avec ça. Mais ça, on ne le sait pas encore.

La visite n'est pas encore terminé et mon amie, qui ne s'est rendu compte de rien, se retourne vers Madame et lui demande le prix mensuel de l'appartement. Madame répond:

-" On en reparle en bas. On se dirige vers la sortie ?"  

Cette réponse fut froide, sèche et cassante. Mais ce n'est encore rien. Nous disons donc au revoir aux locataires et prenons l'ascenseur. Sans que l'on sache réellement pourquoi, l'atmosphère est glaciale. 

Une fois à l'extérieur de l'immeuble, mon amie refait une tentative auprès de l'agent et tente de lui manifester son intérêt pour l'appartement. Elle se voit coupée net par Madame qui lui dit ceci: 

"Juste une petite chose.... Je suis une mère. Et en tant que mère, je dois dire que votre robe est très, très courte." 

Et là, vous pensez peut-être que cette dame souhaite être gentille? Que ses paroles partent d'une bonne intention? Attendez donc la suite. 

Madame continue et cela ressemble de plus en plus à une remontrance gratuite et très (très) mal placée : "Lorsque vous vous êtes penchée à la fenêtre, on a vu votre collant, vous aviez les fesses à l'air et ça ne se fait pas du tout. Moi, je suis une mère et je peux vous garantir que je ne laisse jamais ma fille sortir de chez moi habillée comme ça!" 

Bien. C'est à ce moment que je comprends que cette dame souhaite donc que mon amie s'excuse de sa tenue si indécente. Mon amie, prise au dépourvue mais pas prête à faire de concession, lui répond : "Très bien merci de votre remarque.... Néanmoins, pour ce qui est de l’appartement ..." Une fois de plus, elle est coupée dans son élan.

"Non parce que là, votre robe est vraiment courte et votre amie-là avec sa veste en fourrure (c'est bien de moi qu'elle parle avec mépris), elle ne vous dit rien mais moi, je vous le dis !" 

Totalement estomaquée, je lui réponds "Je ne lui dis rien parce que je ne suis pas sa mère!...". Elle survole totalement ma remarque, continue sur sa lancée et répète que mon amie se balade les fesses à l'air, et qu'en tant que mère, elle ne peut absolument pas tolérer ça. 

Mon amie tente de reprendre le contrôle et pour mettre court à cette discussion, réoriente la conversation sur l'appartement (oui parce qu'on en oublierait presque qu'on est venues pour ça). Elle lui dit qu'elle a un dossier électronique prêt à être envoyé et lui demande poliment à quelle adresse mail elle peut le transférer. 

"- Vous n'avez qu'à appeler au standard, on vous répondra". 

Mon amie insiste tout de même : "Vous n'auriez pas plutôt une adresse mail...?" 
"- Vous pouvez écrire à l'adresse contact@xxximmobiler.fr. "

Mon amie a à peine le temps d'écrire l'adresse mail sur son téléphone que la dame lâche un "bonne journée" et part sans se retourner, certainement persuadée d'avoir rempli son devoir de "mère" responsable. Elle nous laisse mon amie et moi, totalement abasourdies de ce qui vient de se passer. 

Voilà, voilà. Ce fut donc le récit du jour où mon amie a été slut-shamée gratuitement, comme ça, pour le plaisir. 

Aaah ces robes trop courtes.... Nous laisseront-elles un jour tranquilles ? #RireJaune

Je crois que la route est encore longue.

Merci de m'avoir lue !